En Russie, c’est la 140e journée de grève de la faim pour Oleg Sentsov, le réalisateur ukrainien détenu pour terrorisme. Oleg Sentsov demande sa libération, mais aussi celle de tous les prisonniers politiques ukrainiens en Russie. Des détenus inculpés comme Oleg Sentsov pour des faits de terrorisme, mais qui dénoncent des affaires fabriquées de toutes pièces, et dans certains cas des aveux sous la torture.
Depuis le début de sa grève de la faim, Oleg Sentsov insiste sur le caractère collectif de son combat. Le réalisateur ukrainien demande la libération de plusieurs dizaines de détenus, des citoyens ukrainiens comme lui, happés dans la tourmente qui a suivi l’annexion de la Crimée en 2014.
Selon les ONG de défense des droits de l’homme qui les soutiennent, entre 60 et 70 hommes ont été injustement inculpés. C’est également la conviction de Zoya Svetova, journaliste russe et militante des droits de l’homme : « Ils étaient condamnés pour des affaires falsifiées et cousues de fil blanc. Souvent c’était des gens qui sont venus en Russie pour leurs propres affaires ou pour voir des amis, et ces gens ont été arrêtés simplement parce qu’ils avaient la nationalité ukrainienne. En 2014-2015 il y avait la chasse aux Ukrainiens, et les Ukrainiens étaient considérés comme des ennemis du peuple. »
Parmi ces détenus, le militant écologiste Alexander Kolchenko, inculpé dans la même affaire qu’Oleg Sentsov, le journaliste Roman Souchtchenko, accusé d’espionnage ou encore Pavel Gryb, âgé seulement de 19 ans et accusé d’avoir planifié un attentat à Sotchi.
En attente de leur jugement, ou condamnés à de très lourdes peines de prison, ces détenus n’ont plus qu’un seul espoir : celui d’un échange de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine. Leurs noms, inconnus du grand public, ne font jamais la une des médias internationaux – et c’est pour cette raison qu’Oleg Sentsov insiste pour les inclure dans son combat.