(24hinfo)- Ce 19 novembre est célébrée dans le monde entier la Journée mondiale des toilettes instituée depuis 2001 par Nations Unies pour sensibiliser au fait que des milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à des toilettes décentes.
Le sujet fait rigoler mais c’est un véritable enjeu majeur de santé publique qui n’a rien de risible. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’UNICEF environ 60 % de la population mondiale vit sans toilettes ce qui expose les populations concernées à la propagation de maladies mortelles.
« L’absence de toilettes au domicile de nombreuses familles a un impact important sur la santé et sur le développement », déplore l’OMS précisant que des toilettes à « domicile épargnent à la famille des maladies et du temps perdu tout au long de la journée de travail ou même à l’école ».
Un accès universel à un assainissement de base est une priorité de la coopération au développement. Les Objectifs de Développement Durable sont ambitieux : d’ici 2030, tout le monde doit avoir accès à une toilette. Les Nations Unies soulignent le rôle crucial que jouent les toilettes dans une économie forte – les pathologies diminuent, la productivité augmente – et leur importance pour assurer la dignité et la sécurité, surtout celles des filles et des femmes.
Au Togo, les récentes données font état de ce que plus de la moitié de la population défèque à l’air libre dont 74% en milieu rural et 20 % urbain. Le manque de toilettes publiques ou privées amène les populations à faire leur besoin à l’air libre en dehors des habitations.
Un véritable danger public permanent que le ministère de la santé et les partenaires veulent normaliser, procédant il y a quatre ans au lancement du programme Sandal (Sans défécation à l’air libre), une initiative de construction des toilettes dans toutes les localités du pays.
En évitant la propagation des maladies mortelles par les excréments humains, les toilettes sauvent des vies, estime l’Unicef. Malgré l’engagement des pouvoirs publics Togolais, rien ne semble encore décourager les populations d’où le taux encore trop élevé. La conscience des populations est interpellée.
Les efforts sur le terrain
Selon les informations, le Togo a fait des efforts ces dernières années sur le terrain par la construction des toillettes publics. L’ambition est de parvenir à l’horizon 2030 à aider 100% des communautés togolaises à disposer des toilettes publiques ou privées.
D’ores et déjà des résultats encourageants sont enregistrés ans le cadre du programme ‘ Sandal’.
746 villages dont 23 cantons ont mis fin à la défécation à l’air libre au Togo soit une population de 479 113 personnes vivantes dans les communautés. L’objectif est d’atteindre 1. 705. 500 personnes dans les prochaines années.
Pour ce faire, le ministère de la santé, a élaboré un document d’action pour la période 2017-2030 pour un investissement projeté de 63 milliards de F Cfa soit 5 milliards par an.
« Les progrès de réduction de la morbidité et de la mortalité ont certes été révolutionnés par les antibiotiques mais la part préventive revient à l’hygiène et à l’assainissement », a confié à 24heureinfo.com le ministre de la santé, professeur Moustafa Mijiyawa. A ce titre, le bataille contre la défécation à l’air libre doit être un combat de tous, a-t-il assuré appelant les populations à une prise de conscience de ce mal.
Pour encourager les communautés, le ministère de la santé a institué des attestations spéciales pour les communautés qui réussiront à mettre fin à la défécation à l’air libre ainsi des programmes sociaux.
