Economie

Évaluation des politiques et des institutions africaines : le Togo améliore son score mais…

(24hinfo)-Le rapport Cpia, rendu public le mercredi 12 septembre varie d’un pays à un autre. Les pays sont notés sur une échelle de 1 (note la plus faible) à 6 (note la plus élevée) pour 16 indicateurs de développement regroupés dans quatre catégories : gestion économique ; politiques structurelles ; politiques d’insertion sociale et d’équité ; gestion et institutions du secteur public.

En 2017, la note moyenne pour la région subsaharienne  ressortait à 3,1. La situation est toutefois très contrastée entre les 38 pays d’Afrique subsaharienne qui bénéficient de l’aide de l’Association internationale de développement.

Le Rwanda demeure en tête du classement régional et mondial, avec une note de 4. Parmi les autres pays arrivés en tête du classement régional, on trouve le Sénégal, avec la note de 3,8, suivi de près par Cabo Verde, le Kenya et la Tanzanie, qui obtiennent tous les trois la note de 3,7. Le Togo  a une note de 3,1  tout comme  le  Libéria et le Sao Tomé.

Sur les autres indicateurs, les notes du Togo évoluent comme suit : 

Gestion économique 3,2,  Politiques monétaire et de change 4,0, Politique budgétaire 3,0 Politique et gestion de la dette 2,5 ,  Politiques structurelles 3,2,  Commerce 4,0, Secteur financier 2,5 ,  Cadre réglementaire des entreprises 3,0,  Politiques de lutte contre l’exclusion sociale et de promotion de l’équité 3,4,  Égalité des sexes 3,0, Équité dans l’utilisation des ressources publiques 3,5,  Valorisation des ressources humaines 3,5,  Protection sociale et main-d’œuvre 3,0,  Politiques et institutions axées sur la durabilité écologique 4,0  et  Gestion et institutions du secteur public 2,8.

Commentaires  de nos confrères de Togo First

La gestion économique : la carotte et le bâton

Crédité du même score que la moyenne des pays d’Afrique Subsaharienne (3,2), le Togo devra renforcer sa politique et sa gestion de la dette. La dette togolaise a grimpé de façon vertigineuse jusqu’en 2016. Bien que le document note une nette amélioration de son évaluation de 0,5 points par rapport à 2016, d’autres actions majeures doivent être engagées pour corriger le tir. Dans cette optique, la Banque annonçait quelques mois plus tôt, une mission sur Lomé en vue d’accompagner le gouvernement dans sa gestion de la dette.

En ce qui concerne la gestion des institutions du secteur public, le Togo doit encore progresser. Sur cet aspect, depuis 2018, des actions concrètes ont été menées pour niveler les indicateurs du pays. Des reformes comme le nouveau code foncier, le nouveau code des impôts qui entrera en vigueur dès 2019 ou le nouveau code des douanes, ont été adoptés au parlement. Toute cette série de reformes pourrait permettre au pays d’Afrique de l’Ouest d’engranger quelques points dans la prochaine édition du CPIA.

 Le volet social et environnemental : un point positif

Le Togo affiche de bons résultats sur le volet social et environnemental. Le rapport note un score de 3,4 contre une moyenne subsaharienne de 3,2, en matière de Politiques de lutte contre l’exclusion sociale et de promotion de l’équité. Dans cette catégorie, l’institution basée à Washington avait félicite les autorités pour les nombreuses reformes axées sur la durabilité écologique introduites sur les dernières années. Au niveau de l’équité dans l’utilisation des ressources publiques, le rapport crédite le Togo de 3,5 contre 3,2 dans la région.  En dépit de cette performance sur le volet social et environnemental, le pays devra encore progresser sur les questions ayant trait à la valorisation de ses ressources humaines. Sur cet indicateur, le Togo est toujours en retard sur ses voisins africains.

Les politiques structurelles

Sur le plan structurel, où le pays a moins de marge de manœuvre, le score qui est de 3,2, est surtout tributaire des normes régionales. Le Togo étant membre des regroupements d’intégration économique sous-régionaux tels que l’Uemoa et la Cedeao.  Le CPIA 2017 évalue favorablement les réformes introduites dans le commerce togolais jusqu’en 2017. Les mesures visant à simplifier les procédures en matière de commerce extérieur trouvent bon écho au sein des experts de l’institution de Bretton Woods. Sur cet indicateur, le pays détient l’un des meilleurs scores d’Afrique. Un peu comme sa bonne cote sur le plan des politiques monétaires et de change, ce résultat est aussi dû à son appartenance à ces regroupements économiques et douanières.

Evolution sur les 10 dernières années

L’évolution des notes de la CPIA du Togo de 2008 à 2017, montre une amélioration de 0,4 points de sa note globale, portée par les progrès réalisés dans la gestion économique, les politiques de lutte contre l’exclusion sociale et de promotion de l’équité, la gestion et institutions du secteur public. Cependant, sur la décennie, note le rapport annuel de la Banque mondiale, les politiques structurelles stagnent.

 

 

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