(24hinfo)-Alors que justice n’est toujours pas faite aux nombreuses victimes des manifestations politiques et leurs proches, depuis août 2017, de nouvelles manifs sont annoncées par le regroupement des 14 partis politiques à l’origine des mouvements dans le pays.
Face à cela, des organisations de la Société civile réunies au sein du Collectif des Organisations de la Société Civile pour une Diplomatie Non Gouvernementale (OSC-DNG) saisies de plusieurs plaintes, exigent des Facilitateurs désignés par la CEDEAO, d’inscrire le sujet aux prochaines assises. Objectif : situer les responsabilités, identifier les coupables ou auteurs des ces actes de vandalisme, d’assassinat puis les puni conformément à la rigueur de la loi.
En effet, ces organisations s’insurgent contre le mutisme du Gouvernement Togolais et de la CEDEAO, malgré les multiples appels et cris de cœur des victimes et de leurs proches. Le refus délibéré de se prononcer sur l’assassinat des militaires et leurs agressions pourrait, selon ces acteurs de la Société Civile togolaise, conduire les victimes à vouloir se rendre justice. « Nous venons de rentrer dans une période électorale au cours de laquelle l’atmosphère politique est souvent très tendue. Nous nous sensibilisons à la paix et au vivre ensemble.
Mais ces actions doivent être soutenues par le devoir de protection civile et de justice qui incombent à l’Etat aux organisations régionales. C’est ce qui va le plus rassurer les populations», relèvent les responsables du Collectif des Organisations de la Société Civile pour une Diplomatie Non Gouvernementale (OSC-DNG).
La justice a le devoir de situer la responsabilité des organisateurs de ces manifestations politiques ayant entraîné la mort des militaires à Sokodé et la destruction des biens publics et privés.
« Pourquoi donner l’impression de protéger ceux qui en sont les auteurs ? Cela donne raison à ceux qui doutent et qui pensent que c’est une histoire inventée de toutes pièces », souligne un plaignant qui pense qu’avec cette méthode qu’adoptent la CEDEAO et le Gouvernement, l’opinion pourrait facilement conclure que Jean Kissi et sa bande, de même que le CACIT ont raison de douter du rapport d’assassinat de nos illustres disparus. Selon lui, c’est une injure à leur mémoire.
Les Facilitateurs de la crise doivent interroger les initiateurs de ces manifestations sur ce sujet. Pourquoi ne demandent-ils pas à la C14 de s’expliquer sur l’assassinat de ces militaires et pourquoi ces Leaders ont-ils refusé de s’associer au Gouvernement pour présenter des compassions aux familles des victimes au nom du dialogue ? Selon les proches des victimes, il reviendrait à ces Facilitateurs de demander au Gouvernement de rendre public le rapport sur les manifestations violentes du 19 Août 2017 qui ont fait basculer le pays dans une extrême violence sans précédent et plongé le Togo dans une crise socio-économique.
Au regard des nombreuses plaintes reçues, ces organisations de la société civile togolaise exigent de la CEDEAO à inscrire le sujet à l’ordre du jour des prochaines assises. « On compte sur les Facilitateurs et le Gouvernement pour que les responsables et les commanditaires de ces crimes soient punis…et que les dommages et intérêts soient reversés aux victimes et à leurs familles. Au cas échéant, notre prochaine action sera une plainte devant les cours internationales de justice», avertissent les responsables dudit collectif.
Par ailleurs, le Collectif annonce saisir officiellement la CEDEAO et l’Union Africaine dans les jours qui viennent à ce sujet.
Il y a quelques jours, ces organisations ont annoncé des sit-in devant les Ambassades du Ghana, de la Guinée-Conakry et de la CEDEAO pour exiger l’arrestation des auteurs de ces crimes odieux contre le Peuple Togolais.
Fin 2017, deux militaires ont été violemment assassinés lors d’une manifestation politique alors qu’ils étaient à leurs postes. Depuis lors, aucune enquête n’est diligentée officiellement pour que les coupables soient connus et punis conformément aux lois Togolaises. Bien avant, ce crime odieux, plusieurs personnes se sont plaintes de leurs biens, marchandises, étalages ou boutiques saccagés. Selon des informations recoupées par certains réseaux d’investigation, il s’agissait d’un complot pour déstabiliser le Togo.
Les leaders de l’opposition, organisateurs de ces réunions publiques jugent toujours fausse et inventée toutes exactions. Le Collectif des Associations Contre l’impunité au Togo(CACIT) renchérit cette position, dans son rapport sur les manifestations politiques depuis aout 2017 en soulignant qu’il y’a des zones d’ombre sur la mort de ces militaires. Une position qui n’honore pas le Togo et qui encourage plutôt l’impunité dans le pays, nous susurre une jeune dame d’une quarantaine d’années proche d’un disparu. Elle ajoute : » on dirait que le Gouvernement joue avec le feu. Les militaires ne se sentent plus protégés. Ils se disent qu’ils ne peuvent se sacrifier autant pour un peuple et être traités de la sorte après leur mort, une mort provoquée bien-sûr ».
Cette action d’envergure permettrait une fois pour toutes à ces âmes de pouvoir reposer en paix.
La Rédaction